Tracker solaire agricole : guide en 2025

L’industrie du solaire photovoltaïque a connu ces dernières années des progrès impressionnants. Les panneaux sont désormais plus performants, plus accessibles et mieux adaptés aux réalités des exploitations agricoles. Déjà de précieux alliés, ils voient aujourd’hui leur potentiel décuplé grâce à une innovation majeure : le tracker solaire agricole. 

Ce dispositif, aussi appelé suiveur solaire, améliore considérablement le rendement des installations photovoltaïques. Son rôle est simple : suivre la trajectoire du soleil pour que l’orientation des capteurs solaires photovoltaïques reste optimisée toute la journée. Résultat ? Une production d’énergie plus régulière et plus abondante, et donc des projets photovoltaïques plus rentables. 

À l’heure où la transition énergétique s’impose comme une priorité, le tracker solaire agricole apparaît comme une solution très prometteuse. Bien qu’il représente un surcoût, il constitue un puissant levier de performance, particulièrement dans le cadre des projets agrivoltaïques. En effet, son avantage est double : au-delà de l’optimisation de la production électrique, le principal levier réside dans la capacité des panneaux à piloter l’ombrage. Ils peuvent ainsi « s’effacer » pour laisser passer les rayons du soleil au moment opportun, afin de maximiser le rendement photosynthétique des cultures situées en dessous.Ce double pilotage, à la fois énergétique et agronomique, renforce la rentabilité globale du projet. Pour un investisseur (notamment en tiers-investissement), ce gain de production maximise la rentabilité. Cette performance accrue peut alors se traduire par une contrepartie financière plus attractive pour l’agriculteur, comme un loyer plus élevé. C’est un outil stratégique pour la diversification des revenus et l’adaptation au changement climatique. Ce guide vous propose de découvrir son fonctionnement, ses avantages et ses applications dans l’agrivoltaïsme en 2025. 

Principes et fonctionnement 

Alors que des panneaux sur structure fixe ne sont idéalement orientés qu’une fraction de la journée, les trackers solaires s’ajustent en permanence pour suivre la course du soleil. Avec un suiveur solaire, vos panneaux solaires peuvent s’orientés pour capter un maximum de lumière. Ce principe intelligent garantit une production d’électricité optimale, toute la journée et toute l’année. Mais sous le terme « tracker solaire agricole » se cachent en réalité deux grandes familles de technologies avec des applications bien distinctes. 

Les deux grands types de trackers solaires agricoles 

Un tracker solaire, ou suiveur solaire, est un dispositif conçu pour optimiser l’orientation des panneaux photovoltaïques en suivant la course du soleil. Contrairement aux structures fixes, il ajuste en continu la position des modules. Dans le monde agricole, il est essentiel de distinguer deux approches principales : 

  1. Le tracker sur mât (ou « fleur solaire »)  

C’est l’image la plus parlante du tracker : une grande surface de panneaux solaires montée sur un mât unique et élevé. Tel un jeune plan de tournesol, ce système s’oriente sur deux axes (horizontal et vertical) pour suivre parfaitement le soleil tout au long de la journée et des saisons. Son emprise au sol est très limitée, ce qui permet de préserver la quasi-totalité de la surface cultivable ou de la prairie en dessous. Il est idéal pour des projets d’autoconsommation ou pour équiper des parcelles spécifiques sans gêner les opérations agricoles. 

tracker solaire agricole sur mat
  1. Les trackers mono-axe pour l’agrivoltaïsme dynamique  

Utilisée pour les grandes installations photovoltaïques (abris climatiques, pergolas et ombrières), cette technologie consiste en de longues rangées de panneaux montés sur des structures qui pivotent sur un seul axe (généralement horizontal, d’est en ouest). Ces trackers permettent d’optimiser la production sur de vastes surfaces tout en gérant l’ombrage au sol. En inclinant les panneaux, on peut laisser passer la lumière nécessaire aux cultures situées en dessous, ou au contraire les protéger d’un ensoleillement excessif ou de la grêle. C’est le cœur de ce qu’on appelle l’agrivoltaïsme « dynamique », qui cherche la synergie entre production agricole et production d’énergie. 

Fonctionnement du tracker solaire ou suiveur solaire ? 

Le fonctionnement d’un tracker solaire agricole varie selon la technologie employée. 

On distingue deux grands mécanismes de suivi solaire : 

Basé sur des moteurs et des systèmes électroniques. Des capteurs mesurent la position du soleil en temps réel et ajustent l’orientation des panneaux. Ce système est très précis et maximise la production énergie. 

Fonctionne grâce à des matériaux sensibles à la chaleur. Lorsque le rayonnement solaire augmente, ces matériaux se dilatent et entraînent mécaniquement le mouvement des panneaux. 

Quant au pilotage du suivi, deux approches principales existent : 

Des algorithmes calculent la position du soleil en fonction de la date, de l’heure et de la localisation. Les panneaux s’orientent alors automatiquement selon ces données. 

Des capteurs détectent la direction du rayonnement le plus intense et orientent les panneaux en conséquence. Ce procédé offre une adaptation continue et dynamique aux variations de l’ensoleillement.  

Mécanismes et pilotage : le cerveau du tracker 

Le fonctionnement d’un tracker solaire agricole repose sur deux éléments : son mécanisme de mouvement et son système de pilotage. 

Pour le mouvement, la quasi-totalité des installations agricoles professionnelles utilise un suivi actif. Des moteurs électriques, pilotés par un système électronique, assurent une orientation précise et fiable des panneaux. Le suivi passif, qui utilise la dilatation de fluides sous l’effet de la chaleur, est une technologie plus ancienne et bien moins précise, inadaptée à l’agrivoltaïsme. 

Mais le plus important est le pilotage. C’est lui qui donne les ordres de mouvement aux moteurs. Il ne s’agit plus seulement de suivre le soleil, mais de le faire intelligemment. On distingue trois niveaux de pilotage : 

Le système connaît la date, l’heure et les coordonnées GPS de l’installation. Grâce à des algorithmes, il calcule la position exacte du soleil dans le ciel et oriente les panneaux en conséquence. C’est la base, fiable et prédictive. 

Des capteurs de luminosité sont placés sur la structure. Ils détectent en temps réel la direction du rayonnement le plus intense et ajustent la position. Ce système est très efficace pour optimiser la production, notamment par temps nuageux ou changeant. 

C’est ici que le tracker devient un véritable outil au service de l’agriculture. Le système intègre des données agricoles (type de culture, stade de développement, météo, humidité du sol…). Le pilotage ne vise plus seulement à maximiser la production électrique, mais à trouver la synergie parfaite entre énergie et agriculture. Par exemple : 

  • En arboriculture ou viticulture, les trackers peuvent s’effacer et laisser passer un maximum de lumière lors des périodes clés comme la floraison ou la nouaison. 
  • À l’inverse, lors de fortes chaleurs, ils peuvent s’incliner pour créer de l’ombre, réduisant le stress hydrique des plantes et protégeant les feuilles et les fruits des brûlures. 
  • En cas d’alerte météo, les panneaux peuvent se mettre à l’horizontale pour protéger les cultures de la grêle
  • Le reste du temps, la production électrique est privilégiée pour maximiser la rentabilité. 

Ce pilotage intelligent est la clé de voûte de l’agrivoltaïsme dynamique. 

Les avantages du tracker pour le monde agricole 

En combinant un mécanisme précis et un pilotage intelligent, le tracker solaire agricole offre une performance bien supérieure à une installation fixe, et ce, sur deux plans. 

Comparé à une structure fixe, un tracker produit plus d’énergie, de manière plus constante. 

  • Il maximise la capture d’énergie : En étant toujours orienté perpendiculairement aux rayons du soleil, il capte un maximum de lumière et réduit les pertes par réflexion. Le gain de production peut atteindre 25% à 40% sur une année par rapport à une installation fixe. 
  • Il étale la production sur la journée : Le suivi solaire permet de produire de l’électricité plus tôt le matin et plus tard le soir, lorsque le soleil est bas sur l’horizon. Cette courbe de production plus large correspond mieux aux besoins de consommation d’une exploitation. 
  • Il améliore la durabilité : Le mouvement des panneaux favorise leur ventilation, ce qui limite la surchauffe des cellules photovoltaïques en été. Des panneaux qui chauffent moins ont un meilleur rendement et une durée de vie prolongée. 

C’est le bénéfice qui change tout pour l’agriculteur. Le tracker n’est plus seulement un outil de production d’énergie, il devient un allié pour la culture

  • Gestion du climat : Il protège les cultures du stress hydrique et des brûlures solaires en été, et peut limiter l’impact des gelées printanières en conservant la chaleur du sol la nuit. 
  • Protection contre les aléas : Sa capacité à se mettre à plat en fait un bouclier efficace contre les épisodes de grêle, sécurisant la récolte. 
  • Optimisation de la ressource en eau : En créant de l’ombre et en réduisant la température au sol, le tracker limite l’évapotranspiration, permettant des économies d’eau significatives pour l’irrigation.  

Applications et synergies en agrivoltaïsme 

L’agrivoltaïsme, qui vise la synergie entre production agricole et production d’énergie solaire sur une même parcelle, trouve dans le tracker solaire un allié de choix. Selon la technologie de tracker choisie (mât ou rangées mono-axe), les applications et les bénéfices pour l’exploitation diffèrent. 

Grandes cultures, maraîchage, viticulture et arboriculture

Technologie principale : Trackers mono-axe (agrivoltaïsme dynamique)  

C’est le cœur de l’agrivoltaïsme moderne. Les longues rangées de trackers mono-axe ne se contentent pas de suivre le soleil ; elles sont pilotées pour devenir un outil de gestion météorologique au service des cultures situées en dessous. 

  • Gestion de l’ensoleillement et de la chaleur : En été, lors des pics de chaleur, les panneaux s’inclinent pour créer de l’ombre. Cette protection réduit la température directement au niveau du feuillage, ce qui limite le stress thermique et permet à la plante de maintenir un bon état physiologique. Cela réduit l’évapotranspiration, permettant des économies d’eau d’irrigation de 20 à 30 % sur de nombreuses cultures (laitues, vignes, jeunes arbres fruitiers…).
  • Optimisation de la lumière utile : À l’inverse, lors de périodes clés pour le rendement, comme la floraison, étape cruciale pour la quasi-totalité des cultures (arboriculture, viticulture, maraîchage, grandes cultures…), l’algorithme peut effacer les panneaux. Cela laisse passer un maximum de lumière pour la photosynthèse et favorise le travail des pollinisateurs.
  • Protection contre les aléas : En cas d’alerte météo (grêle, forte pluie), les panneaux peuvent se positionner rapidement à l’horizontale, formant un bouclier qui protège les cultures les plus fragiles et sauve une partie de la récolte.

Élevage et pâturages  

Technologie principale : Trackers sur mât (« fleurs solaires ») 

trackers solaires agricoles dans un champs de tournesol

Pour les prairies et les parcours d’élevage, le tracker sur mât est souvent la solution la plus pertinente. 

  • Création d’îlots d’ombre mobiles : L’ombre projetée par la large surface du tracker se déplace au cours de la journée. Les animaux (ovins, bovins) suivent naturellement ces zones de confort pour se protéger du soleil, ce qui réduit leur stress thermique et améliore leur bien-être. 
  • Préservation de la surface agricole : L’emprise au sol d’un mât est très faible (quelques m²), préservant 99% de la prairie pour le pâturage et le passage des engins agricoles. Pour l’élevage bovin, des protections robustes sont installées à la base du mât. 
  • Production d’herbe : Des études montrent que l’ombre partielle et la réduction du stress hydrique sous les trackers peuvent, dans certaines régions arides, favoriser la pousse de l’herbe en été. 

Alimentation électrique de l’exploitation et des sites isolés 

Au-delà de la synergie directe avec la culture ou l’élevage, le tracker est un puissant outil de production d’énergie pour l’ensemble de la ferme. Sa courbe de production, plus large et constante qu’une installation fixe, est idéale pour : 

  • L’autoconsommation : il couvre une plus grande partie des besoins journaliers : pompage pour l’irrigation, ventilation des bâtiments d’élevage, fonctionnement des chambres froides, recharge des véhicules électriques… 
  • Les sites isolés : pour un site non raccordé au réseau (cabane de berger, station de pompage distante, clôtures électriques, capteurs IoT…), un tracker permet de maximiser la production d’énergie à partir d’une surface de panneaux limitée, assurant une alimentation fiable. 
  • Compléter une installation existante : Un ou plusieurs trackers au sol peuvent parfaitement compléter une installation en toiture (hangar photovoltaïque) pour augmenter la puissance disponible et l’autonomie de l’exploitation. 

Comparatif : tracker solaire vs. structure fixe 

Le choix entre un tracker et une installation fixe dépend de vos objectifs, de votre budget et de vos contraintes. Voici un tableau pour vous aider à y voir plus clair. 

Critère

Tracker solaire

Structure fixe

Production d’énergie

Très élevée. Gain de +25 à +40% de kWh par an par rapport au fixe.

Correcte. Production maximale en milieu de journée. 

Courbe de production

Large et constante du matin au soir. Idéale pour l’autoconsommation. 

En cloche. Pic de production à midi, faible le matin et le soir. 

Bénéfice agricole

Actif et pilotable. Création d’ombre à la demande, protection contre la grêle, gestion de la lumière. 

Passif. Ombre portée fixe et constante, pouvant être pénalisante pour certaines cultures. 

Cout initial

Élevé. Surcoût lié aux moteurs, à l’électronique de pilotage et à la structure renforcée. 

Modéré. Technologie simple et éprouvée, coût d’investissement plus faible. 

Maintenance et fiabilité

Nécessite un suivi. Entretien préventif des parties mobiles (moteurs, vérins). Risque mécanique. 

Très faible. Pas de pièces mobiles. Nettoyage des panneaux comme seule maintenance principale. 

Emprise au sol

Flexible. Empreinte ponctuelle (mât) ou en rangées espacées permettant le passage d’engins (mono-axe). 

Dense. Les rangées sont souvent plus resserrées, optimisées pour la densité de puissance au sol. 

Resistance au vent

Bonne. Les systèmes modernes ont une position de sécurité (mise à plat) en cas de vent fort

Très bonne. L’inertie de la structure fixe la rend très résistante. 

Verdict : Quel choix pour votre exploitation ? 

Il n’y a pas de solution universelle, seulement une solution adaptée à votre projet.

➡️ Le tracker solaire est pour vous si : 

  • Vous visez la performance maximale et une rentabilité optimisée par le gain de production. 
  • Vous avez des besoins importants en autoconsommation tout au long de la journée (irrigation, froid, ventilation). 
  • Vous cherchez un bénéfice agronomique direct en protégeant vos cultures des aléas climatiques (chaleur, grêle). 
  • Votre terrain disponible est limité et vous souhaitez maximiser la production par m²

➡️ La structure fixe reste pertinente si : 

  • Votre critère principal est un investissement initial le plus bas possible
  • Vous privilégiez la simplicité maximale et une maintenance quasi inexistante. 
  • Votre projet est principalement de la vente totale sur une grande surface non cultivée, où la densité de puissance est la clé. 
  • Le besoin agronomique se limite à une ombre fixe et non pilotée. 

Subventions pour tracker solaire agricole : quelles aides en 2025?

Le financement d’un projet de trackers solaires agricoles est une question complexe. Il est crucial de comprendre que les aides ne visent pas le « tracker » en lui-même, mais le type de projet photovoltaïque que vous mettez en place. En 2025, le cadre réglementaire distingue clairement les installations en toiture des installations au sol, avec des règles spécifiques pour l’agrivoltaïsme. 

Les dispositifs nationaux : une distinction fondamentale 

L’État propose deux grands mécanismes de soutien, mais les projets sur trackers, considérés comme des installations au sol, ne sont éligibles qu’à l’un d’entre eux, et sous conditions strictes. 

Ces aides « simples » et directes sont conçues pour encourager l’équipement des surfaces déjà artificialisées. 

  • Les projets sur trackers au sol en sont GÉNÉRALEMENT EXCLUS. 
  • Pourquoi ? L’objectif de l’État est de prioriser les toitures (hangars agricoles, stabulations, granges…) pour ne pas créer de concurrence sur l’usage des terres agricoles. 

Conclusion : N’espérez pas obtenir la prime à l’autoconsommation ou un contrat d’achat simple pour une installation de trackers au sol comme vous le feriez pour une installation sur votre hangar. 

C’est la voie royale (et quasi-obligatoire) pour les projets agrivoltaïques au sol de moyenne et grande taille

  • Le principe : Il s’agit d’un processus compétitif où l’État met en concurrence plusieurs projets. Les lauréats bénéficient d’un contrat de vente de l’électricité à un tarif sécurisé sur 20 ans. 
  • La condition clé : Pour être éligible, votre installation doit être officiellement reconnue comme « agrivoltaïque » au sens du décret de 2023. Cela signifie que le projet doit apporter un service direct à l’agriculture, comme l’amélioration du potentiel agronomique, l’adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas ou l’amélioration du bien-être animal. 
  • Le rôle du tracker : Un projet avec des trackers pilotables (qui créent de l’ombre en été, protègent de la grêle, etc.) a de fortes chances de démontrer ce « service rendu » et donc d’être qualifié pour ces appels d’offres. 

Les aides locales et les appels à projets : la carte à jouer 

Même si votre projet n’est pas lauréat d’un appel d’offres de la CRE, des soutiens financiers restent possibles et sont souvent plus accessibles. 

  • Les Régions et l’ADEME : Ce sont des acteurs majeurs. Surveillez attentivement les appels à projets lancés par votre Conseil Régional ou la direction régionale de l’ADEME. Ils ciblent souvent l’innovation, l’autoconsommation dans le secteur agricole ou l’expérimentation de nouvelles synergies agrivoltaïques. 
  • Les Chambres d’Agriculture et les collectivités : Renseignez-vous systématiquement auprès d’elles. Elles peuvent proposer un accompagnement technique pour monter votre dossier ou vous orienter vers des guichets de financement spécifiques à votre territoire. 
  • Le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) : Dans certaines régions, ce programme peut inclure des volets liés à la performance énergétique et à l’agroéquipement, dans lesquels un projet de tracker pour l’autoconsommation (ex: pompage) pourrait s’inscrire. 

FAQ : les réponses à vos questions sur le tracker solaire agricole 

Retrouvez dans cette section les réponses claires aux questions que se posent les agriculteurs sur les deux grandes familles de trackers solaires. 

Le prix dépend totalement de la technologie et de l’échelle du projet. 

  • Pour un tracker sur mât (type « fleur solaire ») : Il s’agit d’un investissement unitaire. Pour un tracker de bonne qualité d’environ 18 à 20 kWc (soit environ 115 m² de panneaux), il faut compter un budget global de 50 000 € à 65 000 € HT. Ce prix inclut la structure, les panneaux, l’onduleur, le génie civil (fondation en béton) et la mise en service. 
  • Pour des trackers mono-axe (agrivoltaïsme dynamique) : On ne raisonne plus par unité, mais par projet global sur plusieurs hectares. Le coût est généralement exprimé en euros par kilowatt-crête (€/kWc) ou par hectare. C’est un projet d’une autre envergure, souvent réalisé en partenariat avec un investisseur tiers qui prend en charge l’investissement en échange d’un bail sur le terrain. Le « coût » pour l’agriculteur est alors nul. 

Là encore, la réponse diffère radicalement. 

  • Tracker sur mât : La surface de panneaux est d’environ 115 m² pour un tracker de 18-20 kWc. Cependant, son avantage majeur est son emprise au sol minimale : la fondation en béton n’occupe que quelques mètres carrés (4 à 9 m²), préservant la quasi-totalité de la parcelle pour le pâturage ou les cultures. La hauteur du mât peut atteindre 5 à 8 mètres. 
  • Trackers mono-axe : La question n’est pas la surface d’un tracker, mais le taux de couverture de la parcelle, qui varie de 30% à 40% selon le projet. L’enjeu est de prévoir un espacement suffisant entre les rangées (généralement 8 à 15 mètres) pour permettre le passage des engins agricoles et limiter l’ombrage entre les trackers eux-mêmes. 

Non, chaque technologie a ses applications de prédilection. 

Le tracker sur mât est idéal pour : 

  • Les prairies et l’élevage (ovins, bovins, volailles) car il libère l’espace au sol et offre un abri mobile très apprécié des animaux. 
  • Les projets d’autoconsommation pour une ferme, sans perturber une parcelle existante. 

Le tracker mono-axe est la base de l’agrivoltaïsme dynamique pour : 

  • Les grandes cultures (céréales, etc.), où le pilotage de l’ombre peut réduire le stress hydrique. 
  • La vigne et l’arboriculture, pour protéger du gel, de la grêle et des brûlures estivales. 
  • Le maraîchage, pour gérer finement l’ensoleillement sur les cultures sensibles. 

La durée de vie est conçue pour être longue, mais il faut distinguer les composants : 

  • La structure mécanique (mât, châssis) et les panneaux solaires sont conçus pour durer plus de 25 ans. Les panneaux bénéficient d’une garantie de performance linéaire sur 25 ou 30 ans. 
  • Les parties actives (moteurs, vérins) sont très robustes mais peuvent nécessiter une intervention durant la vie du projet. 
  • L’onduleur, le cerveau électronique qui transforme le courant, a une durée de vie plus courte et doit généralement être remplacé tous les 10 à 15 ans. C’est un coût à anticiper. 

Un tracker demande plus d’entretien qu’une structure fixe, ce qui est normal pour un système mécanique. Il faut prévoir un contrat d’Opérations & Maintenance (O&M) qui inclut : 

  • Une inspection annuelle : graissage des pièces mobiles, vérification des serrages, contrôle des capteurs et des moteurs. 
  • Une surveillance à distance (monitoring) pour détecter toute anomalie de fonctionnement. 
  • Le nettoyage des panneaux, dont la fréquence dépend de l’environnement (poussière, pollen…). 

Le coût de l’O&M est généralement estimé entre 1% et 2% de l’investissement initial par an. C’est un budget supérieur à celui d’une installation fixe, mais il est largement compensé par le gain de production de 25% à 40%.

Oui, et il reste plus performant qu’une installation fixe. Les panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité avec la lumière diffuse (la clarté du jour), pas seulement avec le soleil direct. Par temps couvert, le tracker a l’avantage de pouvoir se positionner à l’horizontale pour « voir » l’ensemble du ciel et capter un maximum de cette lumière diffuse, alors qu’un panneau fixe ne capte que la lumière venant d’une seule direction. La production est bien sûr plus faible qu’un jour de grand soleil, mais le gain par rapport au fixe persiste.