Maîtriser ses charges de structure en agriculture : solutions concrètes et opportunités
Vous êtes agriculteur et vous souhaitez améliorer la rentabilité de votre exploitation ? Réduire vos charges de structure est une étape clé pour y parvenir, surtout dans ce contexte économique incertain. Entre l’augmentation du coût des intrants, la pression sur les prix de vente et les enjeux environnementaux, optimiser votre gestion est plus que jamais indispensable. Mais par où commencer ? Quelles sont les solutions les plus adaptées à votre exploitation ?
Dans cet article, nous allons explorer ensemble les différents leviers d’action pour maîtriser vos charges de structure et découvrir comment l’agrivoltaïsme peut vous ouvrir de nouvelles perspectives.
Les charges de structure : un enjeu majeur pour la rentabilité agricole
Les charges de structure sont des postes de dépenses incontournables. Elles représentent une part importante des coûts de production en agriculture. Leur maîtrise est essentielle pour améliorer la marge brute et garantir la viabilité économique l’exploitation.
Analysons de plus près leurs composantes et leur impact sur le résultat d’exploitation.
Définition et composantes des charges de structure
Les charges de structure regroupent l’ensemble des coûts fixes liés à l’exploitation agricole (des coûts indépendants du niveau de production). Elles peuvent être classées comme suit :
- Charges foncières : loyers, impôts fonciers, frais de gestion foncière.
- Charges de bâtiments et d’aménagements : construction, amortissements, entretien, assurances, taxes foncières.
- Charges de mécanisation (matériels agricoles) : amortissements, réparations, carburant, lubrifiants, pneumatiques.
- Charges administratives : comptabilité, assurances, gestion, etc.

- Charges financières : remboursement des emprunts.
- Charges sociales : salaire de la main-d’œuvre permanente, cotisations sociales, etc.
- Dépenses énergétiques, charges de formation et de communication, charges liées à l’environnement (gestion des déchets, traitement des eaux usées, etc.)…
La liste n’est pas exhaustive.
Impact sur le résultat d’exploitation
Les charges de structure affectent directement la marge brute qui impacte, à son tour, le résultat net de l’exploitation. La marge brute est, rappelons-le, la différence entre le chiffre d’affaires et les charges variables.
- Une marge brute positive indique que l’entreprise couvre ses charges variables et génère un excédent pour financer les charges fixes et réaliser des bénéfices.
- Une marge brute négative signifie que l’entreprise ne parvient pas à couvrir ses coûts de production (elle n’est donc pas rentable).
Plus les charges de structures sont élevées, plus la marge brute est faible. Et une marge brute faible peut compromettre la capacité de l’agriculteur à faire face aux imprévus, à investir dans son exploitation et à assurer sa rémunération. Sa viabilité est donc compromise.
La mécanisation : premier poste à optimiser
La mécanisation (le parc matériel) est un élément clé de la production agricole moderne. Elle permet d’augmenter la productivité, de réduire la pénibilité du travail et d’améliorer la qualité des produits. Elle représente un coût important pour les agriculteurs, ce qui fait d’elle un levier stratégique à actionner pour maîtriser les coûts.
Stratégies efficaces pour réduire ses charges fixes

Comme mentionné précédemment, les charges de structure ne se limitent pas aux dépenses liées à la mécanisation. D’autres postes de coût pèsent également sur la rentabilité de l’exploitation. Pour alléger ces charges, il est essentiel d’optimiser leur gestion par des actions ciblées. En voici quelques-unes.
Le photovoltaïque agricole : une solution innovante de réduction des charges
L’intégration du photovoltaïque dans l’agriculture offre aujourd’hui de multiples opportunités pour réduire significativement les charges de structure des exploitations agricoles. Ces solutions s’adaptent aux besoins spécifiques de chaque type d’exploitation :
Cette approche permet non seulement de réduire les charges d’investissement initiales, mais aussi, parfois, de générer des revenus complémentaires stables sur le long terme, contribuant ainsi à la viabilité économique des exploitations agricoles.
Le tiers-investissement : financer ses bâtiments sans endettement
Le financement de bâtiment photovoltaïque en tiers-investissement permet aux agriculteurs de développer leur exploitation sans mobiliser leur capacité d’emprunt. Des entreprises spécialisées comme Technique Solaire proposent la construction de nouveaux bâtiments agricoles équipés de panneaux photovoltaïques. Ces sociétés prennent en charge la majorité des coûts de construction et l’intégralité de l’installation photovoltaïque.

Pour l’agriculteur, ce modèle présente plusieurs avantages :
- Il dispose d’un bâtiment neuf en ne finançant que le terrassement et une partie du bardage
- Il conserve sa capacité d’emprunt pour d’autres investissements stratégiques
- Il bénéficie d’infrastructures modernes et fonctionnelles adaptées à ses besoins
- Le bâtiment devient sa propriété à l’issue du bail
L’entreprise partenaire exploite la centrale photovoltaïque et commercialise l’électricité produite pendant toute la durée du bail. Cette solution permet aux agriculteurs de développer leur outil de production tout en contribuant à la transition énergétique, sans compromettre leur capacité d’investissement.
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Impact économique des projets photovoltaïques agricoles
L’impact économique d’un projet photovoltaïque agricole varie selon le type d’installation choisi, chaque modèle présentant des avantages spécifiques pour l’exploitation.
Dans le cas des bâtiments en tiers-investissement, l’agriculteur réalise une économie substantielle sur le coût de construction, n’ayant à sa charge que le terrassement et une partie du bardage. Ce modèle ne génère pas de revenus locatifs, mais permet d’obtenir un bâtiment neuf à moindre coût, tout en préservant la capacité d’emprunt de l’exploitation pour d’autres investissements stratégiques.

Les projets agrivoltaïques au sol, qu’ils soient déployés sur des grandes cultures, des pâturages ou des vergers, fonctionnent différemment. Ils génèrent des revenus complémentaires sous forme de loyers annuels, garantis pendant toute la durée du bail. Au-delà de ces revenus locatifs, certains projets incluent le financement d’équipements agricoles essentiels, comme les systèmes d’irrigation ou les filets paragrêle. L’activité agricole est maintenue sous les installations, avec des rendements préservés, offrant ainsi une double valorisation du foncier.
Cette diversification des modèles économiques permet à chaque exploitation de choisir la solution la plus adaptée à ses besoins et à sa stratégie de développement, tout en participant activement à la transition énergétique du territoire. Le choix entre ces différentes options dépendra des spécificités de l’exploitation, de ses objectifs de développement et de ses contraintes techniques et financières.
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Accompagnement et outils de pilotage
Pour mettre en œuvre des stratégies efficaces de réduction des charges de structure, le mieux c’est d’investir dans un accompagnement personnalisé et d’utiliser des outils de pilotage adaptés.
En somme, réduire efficacement ses charges de structure passe par un suivi régulier affinant la connaissance précise des coûts, une utilisation judicieuse de méthodes et d’outils de pilotage, et un recours intelligent aux ressources de conseil et d’accompagnement disponibles. C’est cette rigueur dans la gestion et l’anticipation qui permettra à l’exploitation de rester compétitive, de sécuriser sa rentabilité et d’ouvrir de nouvelles perspectives de développement.